Papier et numérique : qui pollue le plus ?
Voilà des années que l’on entend dire que le papier pollue, qu’on « tue » des arbres pour faire du papier, qu’il y a trop de gaspillage… Le numérique, tel Zorro, est arrivé pour sauver la planète et encourager davantage la croyance que le papier pollue ! Et donc évidemment que le numérique est LA solution. S’il existe un sujet sur lequel les idées reçues fusent, c’est bien celui-ci ! Mais les années passant et les usages faisant, il s’avère que le numérique a un peu moins la côte. Le vrai du faux dans tout cela ? Papier versus numérique : quelle pollution ? Le sujet est lancé !
Le papier pollue : pour ou contre ?
Ceux qui pensent que le papier pollue affirment que :
- la production de papier nécessite des matières premières, notamment du bois issus de forêts.
- L’exploitation forestière a des répercussions sur la biodiversité et les écosystèmes.
- La fabrication du papier consomme de l’énergie, de l’eau et des produits chimiques, ce qui peut entraîner des émissions de gaz à effet de serre et des pollutions de l’air et de l’eau.
Bref, le papier est anti-écologique ? !
Ceux qui pensent le contraire affirment que :
- le papier ne nuit pas à l’environnement, car il est véritablement un produit durable et renouvelable.
- Les plantations forestières, si elles sont bien gérées, sont essentielles pour le développement de la forêt. Et ne portent ainsi pas atteinte à l’écosystème.
Il faut noter à ce sujet que de multiples entreprises utilisent des méthodes de production certifiées durables, telles que la gestion forestière responsable et l’utilisation de fibres recyclées. Le recyclage du papier est également courant dans de nombreux pays, ce qui permet de réduire la demande de nouvelles fibres vierges.
Le numérique pollue : pour ou contre ?
De la même façon, on observe 2 camps désormais :
- Les adeptes du 100 % numérique coûte que coûte, qui n’utilise pas de papier qui provient de l’arbre… vous connaissez l’histoire à présent !
- Les mitigés, qui perçoivent les limites du numérique, pas si écologique que ça finalement.
Pour les premiers, le numérique est l’alternative verte, la solution au bannissement du papier. Vive la liseuse à la place du livre, gloire au mailing à la place du flyer, à fond les requêtes sur internet à la place de la presse papier ! Tant qu’on n’abat pas les arbres.
Pour les autres, les mitigés donc, il semblerait que les heures de gloire du numérique s’érodent un peu avec la prise en compte de nombreux aspects environnementaux liés aux technologies. Savez-vous quel est l’impact carbone de la fabrication des ordinateurs, smartphones et serveurs en tout genre ? Entre l’utilisation d’énergie et l’extraction de métaux rares, on n’est pas très « planète friendly » là ! Et le stockage des données, on en parle ?
Papier et numérique : quelle pollution ?
Alors devant toutes ces prises de position, il est important à présent d’apporter des éléments tangibles. On s’est amusé à récolter quelques chiffres ou affirmations, histoire de se titiller un peu l’esprit et de s’obliger à la réflexion.
Savez-vous :
- que 1000 matériaux différents servent à la composition d’un ordinateur ?
- Qu’un téléphone portable comprend plus de 60 métaux distincts ?
- Que le papier se recycle jusqu’à 5 fois et le carton jusqu’à 7 fois ?
- Qu’en 30 ans, de 1980 à 2010, la forêt française a grandi de 78 000 ha par an ?
- Que plus de 1400 millions de tonnes de gaz à effet de serre sont les émissions annuelles du numérique mondial ?
- Que papier et digital influent sur l’équilibre de la biodiversité (exploitation des ressources minières et forestières) ?
- Que les ressources en eau, en énergie, en bois et en métaux précieux s’épuisent.
Qu’est-ce qu’on fait dans ce cas pour tenter d’inverser la tendance ?
Il n’est pas question de pointer du doigt celui dont l’impact sur l’environnement est le plus lourd. Il s’agit plutôt de dresser un constat et de voir comment y remédier. Quelques pistes sont déjà mises en place.
- On parie sur une économie circulaire. On fait du papier une ressource et non un simple déchet. On réutilise les composants et on recycle les déchets numériques.
- On opte pour du papier fabriqué localement ou du papier certifié PEFC ou du papier recyclé.
- On privilégie les encres végétales.
- On limite le poids des contenus digitaux, comme les emails, les sites web…
- On optimise l’hébergement avec moins de serveurs.
Il est difficile de déterminer de manière définitive qui du papier ou du numérique est le plus polluant, car cela dépend de nombreux facteurs spécifiques. Cependant, il est possible de prendre des mesures pour réduire l’impact environnemental des deux supports. Par exemple, en utilisant du papier recyclé, en favorisant la lecture numérique plutôt que l’impression de documents, en éteignant les appareils électroniques lorsque vous ne les utilisez pas, en recyclant correctement les appareils électroniques en fin de vie… Car en fin de compte, la durabilité dépend de la façon dont nous utilisons et gérons ces ressources, que ce soit le papier ou le numérique.