Jeux olympiques : bilan des impressions papier
Les Jeux olympiques se sont terminés le 12 août et les Jeux paralympiques le 8 septembre 2024. Quel succès ! Cela ne vous a sans doute pas échappé ! Peut-être même étiez-vous sur place pour cet incroyable évènement ? En tant qu’imprimeur, notre attention se porte évidemment sur l’identité visuelle et les impressions papier que ces jeux ont nécessitées. Si nous manquons encore d’indications chiffrées précises pour Paris, l’occasion nous est donnée d’aborder l’impact carbone d’un tel dispositif et de s’intéresser aux éditions précédentes. L' olympiade française a t-elle donné le ton ?
Jeux olympiques : tous les types de documents imprimés
Entrons de suite dans le vif du sujet. Un évènement comme les JO est planétaire. Pour vous donner une idée de l’ampleur du dispositif, voici une énumération de tous les types de documents qui ont pour habitude d'être imprimés. C’est colossal !
Les billets d’entrée :
- des épreuves sportives ;
- des cérémonies d’ouverture et de clôture ;
- des événements culturels associés.
Les accréditations :
- pour les athlètes et leurs équipes ;
- pour les officiels et le personnel ;
- pour les médias et les journalistes ;
- pour les volontaires.
Les documents d’information :
- les programmes des épreuves ;
- les guides des sites olympiques ;
- les brochures d’information pour les spectateurs ;
- les plans et cartes des installations.
Le matériel promotionnel :
- les affiches officielles ;
- les bannières et panneaux d’affichage ;
- les flyers pour les événements spéciaux.
Les documents administratifs :
- les formulaires divers (inscriptions, résultats, etc.) ;
- les rapports internes ;
- les contrats et documents légaux.
Les supports pour la presse :
- les dossiers de presse ;
- les fiches d’information sur les athlètes ;
- les communiqués de presse quotidiens.
La signalétique :
- les panneaux directionnels ;
- l’identification et l’habillage des zones réservées ;
- l’affichage des règles et consignes de sécurité ;
Les documents pour les athlètes :
- les guides du village olympique ;
- les informations diverses sur les compétitions ;
- les règlements sportifs.
La restauration :
- les menus pour les différents points de restauration ;
- les étiquettes pour les aliments (allergènes, etc.).
Le merchandising :
- les étiquettes et emballages pour les produits dérivés officiels ;
- les catalogues de produits.
Cette liste n’est sans doute pas tout à fait exhaustive, mais elle traduit déjà les besoins immenses en impression. Rien que la partie signalétique (la plus visible et la plus visuelle) est considérable, puisque c’est avec elle que l’identité graphique des JO prend forme.
Données chiffrées sur les impressions papier des Jeux olympiques précédents

Maintenant que le décor est planté, façon de parler 😉, voyons ce que les impressions représentaient lors des éditions précédentes des Jeux olympiques. On a trouvé quelques données chiffrées assez éloquentes.
Pékin 2008
- Volume total d’impressions : il est estimé à plus de 50 millions de pages.
- Billets imprimés : 6,8 millions
- Accréditations : environ 300 000 badges
- Guides et programmes : 3 millions d’exemplaires
- Documents pour la presse : 10 millions de pages
Londres 2012
- Volume total d’impressions : il est estimé à plus de 40 millions de pages
- Billets imprimés : 11 millions
- Accréditations : environ 250 000 badges
- Documents d’information : 5 millions d’exemplaires (guides, plans, brochures)
- Affiches et matériel promotionnel : 1,5 million d’unités
Rio 2016
- Volume total d’impressions : environ 30 millions de pages pour les documents officiels
- Billets imprimés : 7,5 millions
- Accréditations : Environ 200 000 badges
- Affiches officielles : 100 000 exemplaires
- Guides et programmes : 2 millions d’exemplaires
Vous noterez que nous n’évoquons pas les JO de Tokyo 2020. En raison de la pandémie de COVID-19 et du report des Jeux à 2021, les données précises sur les impressions sont moins représentatives et moins disponibles. La réduction significative du nombre de spectateurs et les changements de dernière minute ont probablement eu un impact important sur les volumes d’impression initialement prévus.
Les Jeux olympiques de Paris 2024

45 000 volontaires, 2000 entreprises impliquées, 16 millions de visiteurs… Alors, non, ce n’est pas ce bilan-là qui nous intéresse, mais, déformation professionnelle oblige, c’est bien celle des impressions papier et autres supports que les JO ont nécessités. Nous ne disposons pas encore de résumé chiffré. Par conséquent, on se concentre sur le concret de ce millésime 2024 : l’identité visuelle, une vraie réussite et le souci de durabilité très engagé.
L’identité graphique
Le design
Cette édition se déroulait dans la capitale, au cœur de la ville et de ses sites iconiques. Il n’était donc pas envisageable de les dénaturer, mais bien de se fondre dans ce cadre remarquable.
L’identité visuelle des JO de Paris a été créée par l’agence Royalties-Ecobranding : lignes épurées et formes géométriques sont venues épouser parfaitement le patrimoine architectural et historique de Paris.
Les couleurs
Vous vous attendiez à du bleu, blanc, rouge ? Eh bien, raté ! Vert, bleu, violet : voici le triptyque des couleurs qui n’a pas dû vous échapper cet été. Mais savez-vous d’où provient ce choix ? Là encore, pas d’à peu près ou juste parce que c’est joli… Il s’agit de couleurs qui mettent à l’honneur le paysage français et, derrière chacune d’elles, existe une vraie signification. Le vert reprend le toit de l’Opéra de Paris, le violet évoque la lavande de notre chère Provence et le bleu, enfin, fait allusion à la manufacture de Sèvres. Le saviez-vous ?
Les efforts de durabilité des JO de Paris et l’impact sur les impressions papier
Même si on ne dispose pas encore de données exactes, de grandes tendances se dégagent déjà sur l’édition française de ces Jeux olympiques et paralympiques.
La durabilité : un enjeu majeur
Le comité d’organisation voulait des jeux neutres en carbone : c’est chose faite avec une réduction de 50 % des émissions de CO2 par rapport aux éditions précédentes. Une attention particulière a été portée sur l’économie circulaire : 90 % des déchets ont été réutilisés, recyclés ou valorisés. Quant au volet biodiversité, l’accent est mis sur sa préservation et son amélioration sur l’ensemble des sites olympiques.
Les impressions papier : initiatives spécifiques
On relève 5 piliers majeurs autour desquels les efforts se sont concentrés :
1. La digitalisation massive
Elle prend forme avec :
- 100 % des billets électroniques dématérialisés ;
- les applications mobiles qui remplacent les guides et programmes imprimés ;
- une utilisation accrue des écrans d’information pour la signalétique et les mises à jour en temps réel.
2. La politique « Zéro papier »
Elle concerne :
- les documents administratifs qui passent au tout numérique ;
- les accréditations avec la mise en place d’un système électronique ;
- les communiqués de presse qui sont diffusés exclusivement en format numérique.
3. Les matériaux durables
Ils ont été utilisés en priorité :
- le papier recyclé, réservé exclusivement aux impressions dont on ne peut se passer ;
- les encres écologiques, végétales, employées pour réduire l’impact environnemental.
4. L’optimisation des quantités
Ce point-là est essentiel. Il comprend notamment :
- l’impression à la demande pour éviter le gaspillage de documents non utilisés ;
- l’analyse prédictive afin d’estimer précisément les besoins en impressions.
5. La sensibilisation
La notion de durabilité est en effet une « philosophie » à inculquer désormais à tous les publics. Cela passe par :
- la formation des équipes avec une sensibilisation à la réduction de l’utilisation du papier ;
- la communication avec un encouragement à se servir des supports numériques.
Sans doute que, dans les prochains mois, nous pourrons affiner ces données et évaluer quel a été l’impact sur les impressions papier. On table quand même sur une réduction de 70 à 80 % des impressions par rapport aux JO précédents et sur une élimination totale ou presque des impressions grand public (billets et programmes). Et bien sûr, rendez-vous en 2028 à Los Angeles pour voir de quelle façon chaque pays aborde cet aspect de l’évènement.